Auf den ersten Blick könnte es scheinen, dass Fälle von Zensur nur vereinzelt auftreten: Ab und zu einmal wird ein Film beschlagnahmt oder die Veröffentlichung eines Buches verboten. Aber der Schein trügt; neben den spektakulären Zensurfällen gibt es die verborgenen, und wo Zensur herrscht, herrscht auch Selbstzensur. Wenn es möglich ist, dass ein in seinem moralischen Empfinden sich verletzt fühlender Bürger mit einer Strafanklage das Verbot eines Filmes erreicht — so geschehen beispielsweise im Fall Pink Flamingos — so hat das Folgen. Kinobesitzer, die kalkulieren müssen, werden es sich überlegen, ob sie einen Film vorführen wollen, der ihnen unter Umständen eine Strafanklage und eine Geldbusse einbringt. Sie üben automatisch Selbstzensur. Prominentestes Opfer dieses Vorganges wurde in letzter Zeit der Film Salò von Pier Paolo Pasolini. Es ist ein unerträglicher Zustand, dass dieser Film der schweizerischen Öffentlichkeit vorenthalten wird. Neben den spektakulären Zensurfällen gibt es die verborgenen. Das gilt auch beim Fernsehen. Kaum jemandem ist der Wirbel um Richard Dindos Film Schweizer im spanischen Bürgerkrieg entgangen. Aber wer weiss, dass das Deutschschweizer Fernsehen den Film Zur Wohnungsfrage von Hans und Nina Stürm oder den Film Cerchiamo per subito operai, offriamo... von Villi Herman der Öffentlichkeit verschwiegen hat? Und wer kennt die Fälle von Selbstzensur, die sich täglich hinter den Mauern der Fernsehstudios abspielen? Bezeichnend für das «Klima» dort: Manche TV-Mitarbeiter wollen nicht mehr über ihre Erfahrungen berichten, weil sie ihre Arbeit behalten wollen. Zensur und Selbstzensur: Sie funktionieren, und vielleicht heute wieder ein wenig besser als noch vor kurzer Zeit. Es schien uns deshalb angebracht, das vorliegende Heft dieser Thematik zu widmen. — Wie immer, findet auch diesmal neuestes schweizerisches Filmschaffen in «Cinema» seinen Platz. Paul Bader und Jörg Huber A première vue on pourrait se dire que la censure n’intervient que rarement: de temps en temps, une copie de film est saisie ou la publication d’un livre est interdite. Mais les apparences sont trompeuses; à côté de ces quelques cas spectaculaires il y a ia censure cachée, et là, où il y a censure, il y a aussi autocensure. Si un citoyen (dont le sens moral a été touché) a la possibilité — en déposant plainte — de provoquer l’interdiction d’un film (comme cela a été le cas par exemple pour Pink Flamingos), ceci est lourd de conséquences. En effet, les directeurs de salles, bien obligés de faire des calculs, doivent réfléchir si, en prenant un film, ils risquent plaintes et amendes, ce qui les amène automatiquement à exercer une autocensure. Salò de Pier Paolo Pasolini est sans doute la plus célèbre «victime» de ces dernières années, et il est inadmissible que ce film soit tenu à l’écart du public suisse. A côté de ces cas bien connus et qui ont fait du bruit il y a tous les autres, bien plus nombreux, de censure camouflée. Ceci est tout aussi valable pour la télévision. Les remous provoqués par le film de Dindo sur Des Suisses dans la guerre civile espagnole n’ont pu échapper à personne. Mais qui sait que la télévision suisse-alémanique a soustrait au public des films comme Pour une question de logement de Hans et Nina Stürm ou Cerchiamoper subito opérai, offriamo… de Villi Herman? Et qui connaît les cas d’autocensure qui se déroulent quotidiennement derrière les murs des studios de la télévision? Phénomène significatif pour le climat qui y règne: il y a bien des collaborateurs de la télévision qui ne veulent plus parler de leurs expériences, par crainte de perdre leur emploi. Censure et autocensure fonctionnent, et peut-être aujourd’hui encore un peu mieux qu’auparavant. Pour cette raison il nous a semblé tout indiqué de consacrer ce numéro à ce sujet. Mais il va de soi que le cinéma suisse récent trouve aussi sa place dans «Cinéma». (AEF)

CINEMA #23/2
ZENSUR UND SELBSTZENSUR