CLAUDE VALLON

PRODUCTION 1975

ESSAY

Là encore, les circonstances rendent difficile un inventaire précis. Nous nous bornons à signaler quelques sujets.

LORDAN ZAFRANOVIC a tourné en 1974 La Passion selon Mathieu (Muke po Mati), production Jadran Film, avec la collaboration du chantier naval de Split d’après un scénario de Mirko Kovac et de lui-même. Il s’agit d’un album de souvenirs ou des infortunes d’un jeune ouvrier séduisant et robuste qui utilise son physique pour s’imposer vis-à-vis des autres. A chaque coup qu’il encaisse (et ils sont nombreux) il gagne quelque chose sur lui-même, devient de plus en plus fort, et il se remet au travail de chantier qu’il avait d’abord abandonné. L’épreuve comme conquête de soi, voilà un peu la morale (orientaliste?) qui se dégage de tout ça.

VLADIMIR TADEJ, militant de vieille date, homme de théâtre et de cinéma, signe Le Fuhrer dans notre ruelle (Hitler iz naseg sokaka), production Jadran Film, scénario de Zoran Patrovic avec l’auteur. C’est l’histoire de quelques membres de la «cinquième colonne» nazie incrustés dans un petit village où ils protègent chaque tête allemande. Un Allemand appartenant à la communauté minoritaire locale en profite pour faire régner dans sa rue une terreur abominable.

VELJKO BULAJIC, auteur de nombreux classiques yougoslaves (de Train sans horaire à La Bataille de la Neretva) et du documentaire sur Skopje (Skopje 63) réalise en coproduction (Jadran Film Zagreb, Kinema Sarajevo, CFRZ Belgrade et Barrandov Prague L’Attentat de Sarajevo (Sarajeski Atentat), film de deux heures en Eastman Color sur un scénario de Stevan Bulajic, Vladimir Bor et Iui-même. Tourné sur les lieux mêmes de l’événement historique pour les extérieurs, et à Barrandov pour les intérieurs, sa distribution comprend des acteurs yougoslaves et étrangers.

Il s’agit bien sûr de la description des faits historiques, mais aussi de leur explication politique. L’action s’attarde sur les quatre instigateurs principaux de l’attentat qui va faire basculer l’Europe dans la guerre.

VATROSLAV MIMICA s’attaque lui à une ambition encore plus grande, déjà annoncée comme l’événement du Festival de Pula 1975 Le soulèvement paysan de 1573 (Seljacka Buna 1573), production Jadran Film Zagreb, d’une durée de trois heures! 120 acteurs, 10 000 figurants, 1 000 cavaliers, 300 cuirassiers ont été engagés pour le tournage sur les deux -mêmes des événements (plaine de Stubicke entre autres). On a construit un village authentique du Moyen Age et fait venir des costumes de Londres. La grande production dont on souhaite qu’elle soit oubliée n’est pas morte, on le voit, et cela au grand dam des jeunes créateurs! Mais c’est la seule, doit-on penser en haut lieu, qui retienne l’attention du business international.

Le film de Mimica est divisé en deux parties. On assiste d’abord aux préparatifs du soulèvement puis à la réaction de l’aristocratie locale. L’action est vue (partiellement) avec les yeux d’un jeune écuyer (Pierre) qui finira sa vie comme histrion.

MILAN LJUBIC a réalisé La Merveilleuse Poussière (Cudovdti Prah) production Viba-film Ljubljana qui évoque la guerre des partisans vécue par un lycéen et un paysan qui se déplacent à travers le pays après avoir perdu leurs unités. Cette œuvre symbolique s’attache à valoriser le courage et d’idéalisme d’une jeunesse heurtée par des événements tragiques.

MATJAZ KLOPCIC a réalisé une chronique ambitieuse sur Ljubljana à la fin du siècle dernier. C’est La Peur, production Viba Film présenté à Cannes (Quinzaine).

FRANCE STIGLIC, de son côté, prépare un film sur la base d’un roman de Misko Kranjec Un récit sur les bonnes gens et MIROSLAV JOKIC, dans une coproduction Dunav Téléfilm de Belgrade et Viba Film. Il y décrit les derniers jours de la vie du secrétaire du Comité central du Parti communiste yougoslave Djuro Djakovic tué par les gendarmes en 1929. Le film s’inspire d’un roman, Le crime de Ivan Potrc.

BRANKO BAUER s’annonce lui avec une coproduction Belgrade Télévision et CFS Kosutnjak Salas u malom ritu (La Ferme dans le petit smarsh).

Centar FRZ Belgrade a en chantier Le garçon et le violon (Decak I violioa) de JOVAN RANCIC d’après le scénario du réalisateur lui-même. L’action se situe dans un home d’enfants orphelins de guerre particulièrement doués pour le violon. Le pas (Korak) dirigé par PURISA DJURDJEVIC complète le programme de cette maison avec des projets de co-production (partenaires: un groupe soviétique et un maison suédoise).

L’audace est à chercher ailleurs dans les productions plus indépendantes, mais là les projets ont de la peine à voir le jour, du fait que l’encouragement est mesuré.

PRODUKTION 1975

Von den Filmen, die sich gegenwärtig im Atelier befinden, können nur einige Themen-Beispiele angeführt werden. Die Matthäuspassion von Lordan Zafranovic hat die Selbstüberwindung eines jungen Arbeiters zum Thema. Hitler in unserer Strasse von Vladimir Tadej schildert einen Lokaltyrannen der

5. Kolonne. Das Attentat von Sarajevo wird von Veljko Bulajic teilweise in den Barrandov-Ateliers gedreht. Der Bauernaufstand von 1573 entsteht unter der Regie von Vatroslav Mimica und wird als historischer Monsterfilm von drei Stunden Dauer in zwei Teilen hergestellt. Ein weiteres historisches Thema ist Eine Erzählung von guten Leuten von Miroslav Jokic, ein Film über die Ermordung des Parteisekretärs Djakovic im Jahre 1929. Der Schritt von Purisa Djurdjevic wird in Zusammenarbeit mit einer sowjetischen Gruppe und einer schwedischen Firma gedreht. (jb)

Claude Vallon
Keine Kurzbio vorhanden.
(Stand: 2020)
[© cinemabuch – seit über 60 Jahren mit Beiträgen zum Schweizer Film  ]